Commentaire du Ministre des Affaires étrangères d’Ukraine sur l’adoption par le Parlement européen de la résolution sur le respect des droits de l’homme en Crimée
L’Ukraine salue l’adoption le 4 février par le Parlement européen de la résolution qui condamne résolument l’annexion illégale par la Russie de la de la République Autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol et fait état de restrictions inadmissibles des droits de l’homme par les autorités d’occupation.
Nous confirmons les faits cités par la résolution et partageons la vive préoccupation du Parlement européen face à une situation désastreuse et sans précédent en matière du respect des droits de l’homme provoquée par les attaques méthodiques des autorités d’occupation contre les droits fondamentaux de celles et ceux qui ne cachent pas leur désaccord avec leur politique – en premier lieu des Tatars de Crimée et des Ukrainiens. Les autorités russes d’occupation répriment toute manifestation de démocratie et de liberté en Crimée, en mettant notamment fin aux activités des médias libres. La résolution relève tout particulièrement les atteintes toujours plus graves aux droits éducatifs, culturels et linguistiques des Tatars de Crimée et des Ukrainiens.
La vraie menace vient dans ce contexte des mesures visant à contraindre les habitants à adopter la citoyenneté russe, ainsi que des poursuites judiciaires aux mobiles politiques à l’encontre des leaders des Tatars de Crimée et des militants associatifs ukrainiens. Nous nous solidarisons avec l’appel du Parlement européen à la Russie à libérer Oleg Sentsov, Olexandr Kolchenko, Akhtem Chyigoz, Ali Assanov et les autres personnes en détention illégale.
Nous sommes reconnaissants aux députés du Parlement européen pour leur soutien de l’appel de l’Ukraine à l’État occupant à laisser le libre accès à la Crimée aux organisations internationales et aux experts indépendants de l’OSCE, de l’ONU, du Conseil de l’Europe, des ONG et des médias pour étudier la situation dans le domaine des droits de l’homme.
Le Parlement européen a envoyé un signal important en réitérant l’attachement de l’Union Européenne et des États membres à la politique de non reconnaissance de l’annexion de la République Autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol. Le Parlement européen a rappelé que seule la reprise du contrôle de la presqu’île par l’État ukrainien constituera l’une des conditions préalables de la reprise de la coopération avec le Russie, y compris la fin des sanctions y afférentes.
Le Parlement européen a fait sienne la requête adressée par l’Ukraine et par l’ensemble de la communauté internationale à la Russie en la sommant à retirer ses troupes de la Crimée et du Donbass, tout en condamnant la militarisation continue de la presqu’île. Les intentions de la Russie d’entreposer en Crimée des armes nucléaires représentent une menace à la sécurité régionale et globale.
L’Ukraine est reconnaissante au Parlement européen pour le soutien de l’initiative sur le lancement d’un mécanisme international de négociation sur le retour de la Crimée sous la souveraineté ukrainienne dans le format « Genève plus » qui impliquerait directement les institutions de l’UE, ainsi que pour l’appui de l’appel à la Russie d’engager les pourparlers sur la désoccupation de la Crimée.