Le 26 avril 1986, l’Ukraine fut victime de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire de l’humanité. L’explosion d’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchоrnobyl situé à 130 km au Nord de la capitale Kyiv allait refaçonner la perception que le monde avait du nucléaire civil
Communiqué de presse
Le 31e anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchornobyl
Le 26 avril 1986, l’Ukraine fut victime de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire de l’humanité. L’explosion d’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchоrnobyl situé à 130 km au Nord de la capitale Kyiv allait refaçonner la perception que le monde avait depuis 40 ans du nucléaire civil.
La catastrophe de Tchernobyl reste, avec celle de Fukushima, un accident nucléaire majeur classé au septième et dernier niveau en raison de la fusion du cœur du réacteur numéro 4 de la centrale.
Cette catastrophe, intervenue à la suite d’erreurs humaines lors d’un test des systèmes de sûreté, traduisit l’incurie croissante en matière de gestion, propre à la stagnation en URSS, que la politique de la Péréstroïka venait seulement d’ébranler. Aussi, la catastrophe remit en question la vitalité du système soviétique en vigueur et fut perçue comme le présage de l’imminente dislocation de l’URSS.
L’explosion provoqua l’incendie dont l’incandescence dura dix jours et fit 31 victimes. Dans les mois qui suivirent plus de 240 000 personnes furent mobilisées pour venir à bout du sinistre. On les appellera plus tard « liquidateurs ». Nul n’imaginait à l’époque que 8,5 millions d’êtres humains allaient être exposés à l’hydrogène et qu’une zone de 155 000 km2, dont 52 000 km2 de terres agricoles, serait placée sous les effets meurtriers de la radioactivité pour de nombreuses décennies. Au cours des trois semaines qui suivirent, le réacteur défectueux continua à émettre des particules radioactives.
Les autorités soviétiques, qui ont toujours cultivé la manie du secret, et soucieux de ne pas perdre la réputation dans le domaine du nucléaire civil, tentèrent, en vain, de dissimuler au monde cette tragédie.
Le lendemain de l’explosion, la Suède constata qu’un nuage radioactif, provenant de l’Ukraine, avançait en direction de son ciel. Elle en fit part sans délai à l’ONU et à l’Agence internationale de l’énergie atomique. Le 28 avril, c’est-à-dire deux jours après le drame, sous la pression de la communauté internationale, l’URSS publia un bulletin d’information minimisant à dessein l’étendue du désastre.
Evacuation des populations affectées
Immédiatement après l’explosion, les autorités soviétiques ne jugèrent pas nécessaire et salutaire d’informer la population afin qu’elle évacue les lieux contaminés. Cette impéritie contribua à exposer aux radiations des centaines de milliers de personnes, principalement en Ukraine, en Biélorussie et en Russie. Notamment, le défilé du 1-er Mai se déroula à Kyiv comme si de rien n’était. Ce fut un grave et inexcusable erreur.
Après l’accident, plus de 115 000 personnes furent évacuées au-delà de 30 kilomètres de la centrale, mais il était déjà trop tard car 50% d’entre elles avaient déjà été touchées par le rayonnement.
Conséquences
La catastrophe de Tchоrnobyl toucha 12 régions de l’Ukraine sur 25, mais aussi le Bélarus dont 70% du territoire fut irradié. Après l’accident, le nuage radioactif recouvrit aussi une partie de la Russie, géographiquement proche de Tchоrnobyl, mais aussi de plusieurs pays d’Europe.
Quoi qu’il en soit, le nombre des victimes recensées en 1987 représentait 2000. En 1995, celles-ci comptaient 37500. Le cancer de la thyroïde et la leucémie furent les maladies les plus courantes causées par le rejet de substances radioactives de Tchоrnobyl mais, aujourd’hui, nous constatons également une augmentation des anomalies congénitales chez les enfants ainsi qu’une hausse de la mortalité infantile dans les zones contaminées.
Le « sarcophage »
A la fin de 1986, le réacteur fut recouvert d’un confinement («sarcophage») spécial destiné à empêcher la propagation des particules radioactives et qui fut construit par des travailleurs contractuels et par des soldats mobilisés - environ 600 000 personnes venant de toutes les régions d’URSS. 95 à 97% de la matière radioactive resta en place après l’accident ce qui, dans l’éventualité d’un effondrement, pourrait occasionner des dommages importants à la faune et à la flore.
En 2000, la BERD a lancé un appel d’offres pour la construction d’un nouveau « sarcophage ». Deux sociétés françaises décrochèrent le marché. Les travaux tant attendus débutèrent en 2012. Le coût de l’opération s’éleve à 980 millions d’euros.
Les conséquences de la tragédie de Tchоrnobyl sont toujours inscrites à l’ordre du jour des organisations internationales. En mai 2014 et en mai 2015 à Minsk ainsi qu’en octobre 2015 à Vienne, le groupe international chargé de Tchоrnobyl a tenu des consultations dans le cadre de la résolution des problèmes afin de permettre son intégration dans l’agenda de l’ONU pour le développement durable visant la période 2030.
Du 21 au 23 avril 2016 Kiev a accueilli le Forum international «Les leçons de Tchоrnobyl – une sureté nucléaire pour le monde».
Le 26 avril 2016 une séance commémorative spéciale s’est tenue au siège des Nations Unies. En outre, en novembre 2016 les Nations Unies ont adopté une nouvelle résolution concernant l’intégration de Tchоrnobyl à l’ordre du jour de développement durable jusqu’en 2030.
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