70 ans après, l'Ukraine, de nouveau, fait face à une agression armée
Le 28 octobre les Ukrainiens ont marqué l’anniversaire de la libération du territoire de l’Ukraine des occupants nazis pendant la Deuxième guerre mondiale.
Dès le 22 juin 1941 qui fut le premier jour de la guerre entre l’Union soviétique et l’Allemagne hitlérienne, l’Ukraine, en tant que l’une des plus grandes républiques fédérées, devenait l’arène des combats acharnés. C’est sur le sol ukrainien que s’est opéré en 1943-1944 le tournant décisif dans le dénouement de la Grande guerre patriotique de 1941-1945.
Pendant la guerre l’Ukraine a connu une longue nuit de l’occupation, des pertes humaines et des destructions importantes. Tout comme le reste du territoire occupé, l’Ukraine fut mise à feu et à sang. Des millions d’Ukrainiens seront pris dans la machine infernale de l’extermination par les nazis. Les pertes de la population civile sont estimées à plus de 5 millions. Environ 2,3 millions d’Ukrainiennes seront déportés vers l’Allemagne pour les travaux forcées et exploitées dans des conditions inhumaines. La population restée en Ukraine est obligée de travailler pour fournir l’armée allemande en blé et en légumes ou travailler dans des entreprises sous la menace de la mort.
La contribution de l’Ukraine à la victoire de 1945 a été capitale.
Les Ukrainiens composaient le deuxième contingent après les Russes dans l’Armée rouge. Entre 1941 et 1945 plus de 6 millions d’Ukrainiens ont combattu dans ses rangs, la moitié d’entre eux a péri sur le champ d’honneur.
Après la guerre, le bilan pour l’Ukraine est lourd. Les pertes démographiques constituent 40-45% des pertes totales de l’URSS, ce qui fait environ 8 millions de victimes militaires et civiles, c’est-à-dire une cinquième de la population.
Le souvenir douloureux de l’hémorragie de la Grande guerre n’étant jamais pas estompé, voilà que de nouveau une partie du territoire ukrainien subit une occupation d’une puissance étrangère. De nouveau les Ukrainiens, armes aux mains, défendent la liberté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de leur Patrie.
Le paradoxe consiste dans le fait que cette fois c’est la Russie, avec laquelle les Ukrainiens combattaient contre le fascisme, qui est venue agresser notre pays.
En violant les principes fondamentaux du droit international, la Russie a occupé la Crimée, a fait irruption dans l’Est de l’Ukraine, elle continue d’appuyer les mercenaires qui y ont déclenché une vraie guerre. Ainsi, la Russie imite malgré elle les méfaits de ceux que le monde civilisé a combattu en 1945.
La mémoire des morts de 1941-45, ainsi que de nouvelles victimes de l’actuel conflit dans le Donbass devraient obliger la Russie à retirer ses troupes des territoires occupés, à encourager le cessez-le-feu, à régler la situation dans l’esprit du respect du droit international et de l’inviolabilité des frontières de l’Ukraine reconnues par la communauté internationale.